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Description - Amours fragiles by G-Ph Ballin

Victor Cherbuliez, né à Genève le 19 juillet 1829 et mort à Combs-la-Ville le 1er juillet 1899, est un romancier, auteur dramatique, essayiste et critique littéraire français Biographie Né dans une famille française réfugiée en Suisse à la suite de la révocation de l'Édit de Nantes, il redevient français en 1880 par le bénéfice du droit de grande naturalisation. Il est élu membre de l'Académie française le 18 décembre de l'année suivante. Il est l'auteur d'une trentaine de romans, dont la plupart sont aujourd'hui oubliés. Il a également publié des oeuvres critiques et des chroniques politiques dans la Revue des deux Mondes. Victor Cherbuliez possédait, si l'on en croit Amiel, un certain talent oratoire: Je sors de la leçon d'ouverture de Victor Cherbuliez, abasourdi d'admiration. Je me suis convaincu en même temps de mon incapacité radicale à jamais rien faire de semblable, pour l'habileté, la grâce, la netteté, la fécondité, la mesure, la solidité et la finesse. Si c'est une lecture, c'est exquis; si c'est une récitation, c'est admirable; si c'est une improvisation, c'est prodigieux, étourdissant, écrasant pour nous autres Victor Cherbuliez mourut en 1899 et fut inhumé au cimetière du Montparnasse à Paris. Extrait: LE ROI APÉPI I Un soir, en sortant de son cercle, où il avait dîné, le marquis de Miraval trouva chez lui une lettre de sa nièce, Mme de Penneville, qui lui écrivait de Vichy: Mon cher oncle, les eaux m'ont fait du bien; j'avais tout lieu jusqu'aujourd'hui d'être satisfaite de ma cure; mais le bon effet que j'en attendais sera compromis, je le crains, par une fâcheuse nouvelle que je reçois à l'instant et qui me cause plus de trouble, plus de tracas que je ne puis vous le dire. Les médecins déclarent que le premier devoir des personnes qui souffrent d'une hépatite chronique est de ne point se faire de soucis; je ne m'en fais pas, mais on m'en donne. Je me ronge l'esprit en pensant à une certaine Mme Corneuil, c'est bien ainsi qu'on la nomme. Je n'avais jamais entendu parler de cette femme, et je la déteste sans la connaître. Vous avez toujours été fort curieux et fort répandu. Mon cher oncle, je suis sûre que vous êtes au fait; apprenez-moi bien vite qui est Mme Corneuil. Cela m'importe beaucoup; je vous expliquerai pourquoi. Le marquis de Miraval était un ancien diplomate, qui avait commencé sa carrière sous le règne de Louis-Philippe et qui sous l'Empire avait rempli avec honneur plusieurs postes secondaires, dont s'était contentée son ambition. Quand la révolution du 4 septembre l'eut mis à la retraite, il prit son parti en philosophe. Il ne souffrait pas comme sa nièce d'une hépatite chronique; son foie et sa bile ne l'incommodaient point. Il avait de la santé, un estomac de fer, bon pied, bon oeil, et deux cent mille livres de rente, ce qui n'a jamais rien gâté. Comme il voyait le bon côté de toute chose, il se félicitait d'être parvenu à l'âge de soixante-cinq ans en conservant tous ses cheveux, qui à la vérité étaient blancs comme neige; mais il ne s'avisait point de les teindre. Ayant l'esprit et le caractère bien faits, il estimait que la nature a le génie de l'à-propos, qu'elle sait mieux que nous ce qui nous convient, qu'elle est après tout un bon maître et en tout cas un maître tout-puissant, qu'il est inutile de vouloir la contrarier et ridicule de disputer contre elle, qu'au surplus tous les âges ont leurs plaisirs, qu'après avoir vécu tant bien que mal il n'est pas désagréable d'employer quelque dix années à regarder vivre les autres, en riant sous cape de leurs sottises et en se disant: Je n'en fais plus, mais je les comprends toutes.

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